
Briser le silence sur les émotions des hommes
Récemment, nous sommes intervenues auprès d’une équipe composée de plusieurs groupes d’hommes. Nous les avons formés à l’intelligence émotionnelle et de cette expérience nous en avons tiré quelques réflexions que nous vous partageons grâce à cet article.
BRISER LE SILENCE SUR LES EMOTIONS DES HOMMES
Dans leur quête pour maintenir une image de force, les hommes ne se permettent pas toujours d’apparaître vulnérables. Ce qu’ils ne réalisent pas, c’est que cela les rend en général faibles et incapables de gérer leurs émotions.
Les hommes parlent beaucoup. Les hommes parlent dans de nombreux espaces, dans les entreprises, les assemblées, les tribunaux, les bureaux, les universités, les bars. Les hommes parlent beaucoup de nombreux sujets, comme la politique, le football, les femmes, le travail, les boissons. Mais les hommes parlent aussi peu. Les hommes parlent peu de ce qu’ils ressentent, de leurs émotions, des défis, des difficultés, des échecs.
Dans leur quête pour paraître forts et rationnels et pour se conformer au modèle de la masculinité, ils ne se rendent pas compte qu’ils deviennent fragiles face à leurs émotions et incapables de faire face de manière adéquate aux défis de la vie. Nous devons sortir de cette boîte de la masculinité, de cette stigmatisation, et commencer à parler.
Témoignage d’un homme (LUIZ EDUARDO ALCANTARA) – « L’apprentissage tout au long de la vie »
« J’ai appris cette leçon tout au long de ma vie. J’ai une personnalité plus introspective, j’ai toujours aimé rester en retrait, ne pas trop m’exposer et observer plus que parler. Ainsi, adopter le trait de masculinité hégémonique consistant à ne pas exprimer ses émotions semblait facile au fil des ans.
Je pensais que je contrôlais la situation, supprimant mes émotions alors que je traversais des lieux et des personnes qui semblaient sereins. Cependant, à un moment donné, quelque chose a activé un bouton en moi et je n’ai pas pu le supporter et j’ai perdu mon sang-froid avec quelqu’un, j’étais dur, grossier, parfois même j’ai crié.
Je pensais pouvoir faire face à cette situation, en devenant plus habile à la réprimer et à m’y accrocher pour ne pas m’épancher dans les moments les plus difficiles. Jusqu’à ce qu’une rupture amoureuse et l’obtention d’un diplôme universitaire aient raison de moi, j’ai perdu le contrôle apparent que j’avais de la vie, je me suis sentie à la dérive et j’ai succombé. La tristesse s’est emparée de moi, je me suis encore plus renfermée, la vie a perdu ses couleurs. J’ai fait une dépression. Je n’ai jamais pensé à me tuer, mais j’ai envisagé le soulagement que la mort pourrait m’apporter.
Avec la fin de l’université et de la relation, j’ai perdu des relations qui me servaient de soutien et, si ce n’était pas pour ma famille, je ne sais pas comment j’aurais traversé ce moment. En fait, je dois rendre justice, c’est ma mère qui a été fondamentale. Mon père n’a pas accepté et n’a pas compris qu’un homme de mon âge, avec mes capacités, se retrouve dans cette situation : » lève-toi et bats-toi « .
Mais ma mère, bien qu’effrayée parce qu’elle ne m’avait jamais vu comme ça, a réussi à m’écouter et à faire tomber ma résistance à demander de l’aide. Je me suis rendu pour la première fois chez un psychologue et dans une clinique psychiatrique, j’ai accepté que j’avais besoin d’aide et j’ai commencé à parler. Petit à petit, je sortais de l’obscurité et je profitais à nouveau de la vie. »
Pourquoi parler de ses émotions?
Il est nécessaire de parler des émotions, parler de ses émotions reste un exercice constant. Parler de ses expériences personnelles, de ses émotions, de ses difficultés permet d’accueillir tout ce qui se passe en soi. Ne pas lutter mais plutôt avancer avec permettant de ressentir plus de force et de confiance en soi.
Nous vivons dans un monde vulnérable. Nous sommes vulnérables. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est lorsque nous sommes capables de reconnaître et d’accepter notre vulnérabilité que nous devenons forts.
P.S. : Si vous souffrez de dépression ou avez des pensées suicidaires, parlez-en, demandez de l’aide.
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Laure ROYNARD
Après plusieurs années et différentes expériences auprès des salariés/ des jeunes, en quête de leurs parcours professionnels et de leurs choix de vie, je m’engage à soutenir toutes les personnes et/ou organisations qui ont la volonté d’améliorer leurs conditions de vies.
Pour moi parler de qualité de vie au travail c’est avoir confiance et conscience. Avoir conscience de l’impact de mes propos, mes réactions, et de mes choix. C’est avant tout savoir qui je suis et avoir confiance en mon potentiel.